L’homme n’est pas fait pour vivre sans but valable, bien des dépressifs ont cessé de l’être dès l’instant où ils en ont trouvé un. Affronter les tâches quotidiennes n’est pas un but. Cela s’appelle survivre.

D’autre part l’intérêt d’un but n’est pas d’obtenir, mais d’évoluer. C’est pour cela que ce but doit nous paraître absolument inaccessible et hors de portée afin de nous obliger à nous « étirer » au maximum hors de notre confort pour l’atteindre.

Se fixer aujourd’hui un but en sachant comment l’atteindre n’a pas d’intérêt. Nous devons acquérir un nouveau savoir-faire en cours de route, c’est le prix de l’évolution. Le problème est que bien souvent, l’on raisonne à l’envers.

Nous devons apporter autant de soin à filtrer ce que nous laissons entrer dans notre cerveau qu’à ce que nous laissons entrer dans notre corps au cours de nos repas. Nous connaissons les conséquences de l’ingestion de produits toxiques ou avariés pour notre organisme. Concernant les pensées, le processus est exactement le même : elles prennent le contrôle dans notre inconscient, et nous devons nous servir de notre cerveau comme d’un filtre.

Pensons-nous à notre avenir, ou pensons-nous à notre passé qu’il est impossible de changer ? Pensons-nous à la réalisation de nos objectifs ou craignons-nous qu’ils ne se réalisent pas ? Dans ce dernier cas, nous activons sans le moindre doute une dynamique inconsciente d’échec.

Nos pensées peuvent faire de notre vie un rêve ou un cauchemar. Notre monde extérieur n’est que le reflet de ce qui se passe dans notre esprit.

En regardant sa mère préparer un gigot, un jeune garçon remarque qu’elle coupe l’extrémité de l’os pour la jeter à la poubelle avant d’enfourner le plat. Il lui demande pourquoi elle fait ce geste inutile. Elle lui répond que c’est la meilleure méthode et qu’elle l’a appris de sa propre mère.

Il interrogea alors sa grand-mère, qui lui répond que quand elle était jeune, elle était très pauvre et, son four étant tout petit, elle devait faire cela pour que le gigot puisse y entrer. Elle avait par la suite continué à le faire par habitude.

Il s’agit d’un phénomène de mimétisme, que nous pouvons adopter notre vie entière.

Calquer ainsi nos comportements et « nos idées » sur ceux des autres, est un grand classique.

L’Humain est fait pour évoluer. Dès que la phase de progression s’interrompt ou que l’activité cesse, c’est tout naturellement une phase de régression qui survient. Habitudes et zone de confort sont à l’opposé de ce principe d’évolution. Elles constituent des valeurs refuges essentielles pour l’être humain qui manque d’assurance et s’évertue à essayer de n’en jamais sortir.

Le refus d’évoluer dissimule aussi de l’orgueil, puis qu’évoluer revient à admettre que ce que nous sommes ou ce que nous faisons peut être amélioré. L’ego transforme le changement en autocritique, vécu alors comme une agression personnelle et une atteinte à sa propre valeur.

C’est bien là ce qui se cache derrière les convictions et les habitudes. Comme le disait Nietzsche : « L’ennemi de la vérité, ce n’est pas le mensonge, ce sont les convictions. »

Lorsque nous décidons d’endosser la responsabilité de notre univers à 100 %, en toutes circonstances, notre vie est métamorphosée. En devenant totalement affranchis de la recherche d’approbation, nous sentons le souffle de la liberté et nous prenons notre envol.

En cherchant des excuses, en tentant de nous justifier en accusant les circonstances ou les autres, nous devenons instantanément une victime.

En jouant à ce petit jeu, nous tyrannisons notre entourage. Nous nous isolons et nous supprimons toute possibilité d’épanouissement pour nous-mêmes. Imaginons l’impact sur notre confiance quand nous démissionnons de la sorte.